Un jour de débandade se lèvera au cours duquel nous, patachons du dernier millénaire, devrons nous dépêtrer du regard choqué de bambins éduqués dans le respect de leur corps et de leur environnement, lorsque ceux-ci ouvriront leur manuel d’histoire de sixième et découvriront le schéma en coupe d’un hamburger.
« – Quoi, vous mangiez vraiment ça à votre époque?!? » lira t-on dans ces regards scandalisés, et alors il faudra nous justifier. L’image d’un rouquin culpabilisant m’a suivi tandis que je rentrais chez moi tout honteux d’un Big Mac nocturne. Avec des tâches de rousseur et un appareil dentaire.
« – …Parfois… pas souvent… sous la menace… » (toussotements embarrassés).Bâfreurs intempestifs, oubliés de la fée cuisine, réformés du fourneau, profanes de la mathématique calorique, chers intestins camarades, oyez, oyez ! Cet article est pour vous.
Tout d’abord, il faudra alléguer d’un manque de temps, d’un mode de vie incurablement stressant :
« – A mon époque, on élisait des crevures qui voulaient réhabiliter le travail ! C’était étouffant ! On n’avait pas le temps de cuisiner, on était toujours en train de bosser ! Des bêtes de somme ! ».
« – C’est pour ça que ça a foiré avec grand-mère ?"
« – Dis donc, Junior… ! »
Il faudra alors parler de traficotage subliminal du bon sens, d’additifs chimiques créant une dépendance, de joggings XXL conçus pour laisser voir la marque du caleçon, de champions olympiques franchisés… de figurines et de points-cadeau, en désespoir d’argumentation… Ou bien de conjoncture favorable aux pontages coronariens. Le changement de millénaire et Paco Rabanne, la station Mir, le 11 septembre, Le Pen au deuxième tour, la guerre en Irak, le coup de boule de Zidane, le réchauffement climatique, K-Maro…
« – Qui pouvait bien avoir le cœur à mitonner dans des circonstances pareilles ? C’était la merde totale ! Alors l’embonpoint, les caries, le cholestérol, le cancer, tu penses !" Comme disait Confucius : « si tu sais que l’huissier va se pointer dans une heure pour te prendre tes derniers meubles, fatalement, ça va te démanger de claquer cent balles ! »
« – C’est ça, papy : dis-le carrément, que vous faisiez la nique aux trompettistes cul-nus de l’Apocalypse !"
« – Je veux ! Ton père était même pas né quand la banquise a fondu ! Tu peux pas savoir ce que c’était ! La fin du monde on the rocks ! Une vague de cinquante mètres ! La moitié de l’humanité engloutie ! Des régions entières submergées pour toujours ! On a retrouvé des sous-marins cosaques jusque dans le Périgord ! Ca a pris un mois de débarrasser la Tour Eiffel de toutes les couches d’algues ! A la fin, ils y allaient au chalumeau ! Sans parler de toute la poiscaille bizarre des profondeurs qui faisait flap-flap sur les toits. Des trucs visqueux avec des espèces de lanternes sur le crâne et les dents de Joey Starr ! Bon Dieu, on a même pris la grande barrière de corail sur la gueule. Avec tout ça, la ville-lumière ressemblait à une coquille St-Jacques."
« – Ah, vous nous gonflez avec votre vague de 50 m ! Pas moyen d’avoir une conversation banale sans se taper la lame de fond géante qui a anéanti l’humanité ! C’est quoi, le rapport exactement ? Tu permets qu’on parle nutrition, un peu ? »
«- D’accord. La droite au pouvoir, l’extinction des abeilles, Benoît XVI, le génocide du Darfour…Ca te suffit, ou t’en veux plus ?" « – Mais est-ce que c’était bon ? "« – Le drame! C’était aussi étrangement goûtu qu’une vieille godasse trempée et retrempée dans du jus de bacon mélangé avec de l’emballage fondu de cheddar et de la salive de clodo. C’était râpeux comme une langue de chat et cependant moelleux comme une éponge."
C’était le truc le plus chimiquement suspect qui existait à cette époque avec les coureurs du tour de France et la cervelle de Jean-Claude Van Damme. Après trente minutes, quand tout le fard chimique avait passé de l’estomac au sang, il te restait un goût de chien mouillé dans la bouche, et tu pouvais sentir tes globules se fritter (pour ainsi dire) avec les cosmétiques cancérigènes. A ce moment-là, le subtil euphorisant qu’ils foutaient là-dedans arrivait à expiration et tu te sentais aussi con que lors de la dernière fête dans laquelle tu avais fait tapisserie. Une heure plus tard, tu chiais comme un éléphant diarrhéique. Alors, voilà, il me faut l’avouer enfin, je ne sais vraiment pas pourquoi on bouffait ça, en fin de compte.
« – C’est quoi, un « éléphant »?
« – Oh, c’était un mammifère plus large et aussi gris qu’un fourgon blindé, mais tout en rondeurs, avec une trompe comme un conduit d’aspirateur fripé, de grandes oreilles en feuille de chou, les yeux d’Albert Einstein et deux grandes défenses recourbées en ivoire qui leur valaient d’être chassés par des tas de connards qui crevaient ou non la dalle en Afrique.
"« – C’est ça. Et puis tu vas me faire croire que la Bretagne existait vraiment, que ça n’était pas un mythe. C’était une terre de gens farouches et lettrés qui buvaient beaucoup trop de bière et à qui on ne la faisait pas. Des grognons au cœur tendre épris de voiles et de livres, blablabla…Bon, ça va, j’ai assez entendu de bobards comme ça. Je vais te laisser à ton caisson médical. Si tu veux une barquette de frites, faudra plonger la chercher dans un fast-food englouti. Bonne sieste. »
« – C’est ça. Bon courage pour ta dissert’ »
.Alors Junior claquera la porte en marmonnant entre ses dents quelque chose à propos des personnes âgées. On appuiera sur un bouton pour enclencher le vieux rock’n’roll et l’inclinaison du caisson. On augmentera le volume, parce qu’on est devenu dur de la feuille et aussi parce qu’on est un vieux con investi du devoir sacré de faire chier le monde.
Avec un peu de chance, ça en restera là…
Teddy d’Montréal« Un fondu qui travaillait qu’à la dynamite »
La photo me donne envie de vomir
si après sa tu réussis tps bien que mal a le garder ds l’estomac sans avoir a l’évacuer par le trou de balle ou par régurgitation intestinal ou voir gerbe des caraïbes je vous tire mon chapeau .
pscq qq kilo en + me ferais pas de mal perso ( 27 ballai 1m70 47k avant 50 pdt 48 aprés c a se poser des questions ).
comment osez vous discuter l’omniscience cise en ces pages? Sachez donc savourer toute cette culture extraordinaire qui vous est proposée et, ceci, jusqu’à l’indigestion!
En tous cas, la photo donne envie. Vu qu’il commence à faire frette, j’vas m’en bâfrer une à soir! Zou, à la Banquise!
Je serais curieux de savoir d’où vous tenez ce chiffre de 13.785 Kcal concernant la poutine ! Sachez enfin que la Terre Adélie n’a rien d’un exil puisque c’est sur le seul continent où il n’y a pas de McDo !!!
Elle est des plus explicites, au contraire… On parle ici de mal bouffe et la poutine, avec ses 13.785 Kcal, est un Jean claude Killy de la junk food…
Encore un trait de mauvais esprit de la sorte et vous vous verrez promettre un banissement en Terre d’adélie!
La photo est mal choisie puisque c’est une poutine, mets délicieux entre tous 😉 A part le fromage pouic-pouic bien entendu…