On les a, nos premiers cas de dopage sur le Tour. And the winners are… Manuel Beltran et Moises Duenas !
Et ils se sont fait gauler à quoi ? À l’EPO !!! Un produit dopant désormais aussi détectable que du Nutella au milieu de la figure d’un gamin de 7 ans qui vient d’avaler son goûter. Un produit devenu aussi ringard que la caféine question dopage, aussi passé de mode qu’un sous-pull avec des motifs en jacquard, aussi obsolète qu’un site de minitel rose, aussi désuet que la Sega Megadrive pour laquelle vous passiez votre temps à tanner vos parents de vous acheter et que du coup vous étiez obligé de faire copain – copain avec votre camarade de CM2, Erwan, le fils du banquier que pourtant vous détestiez. Bref… Un dopage tout ce qu’il y a de plus vintage.
Un dopage qu’on n’utilise que parce qu’on n’a pas les moyens, un dopage qu’on ne retrouve plus que du côté d’obscures équipes roumaines… Face aux gars de Chatenay-Malabry, ça pèse pas lourd. C’est comme Éric Moussambani face à Pieter Van Den Hoogenband, c’est perdu d’avance.
Ainsi donc, quelle mouche a piqué Manuel Beltran et Moises Duenas pour se doper à l’EPO (en attendant la contre-expertise, présomption d’innocence, tout ça tout ça…) ? Moi, si je veux être sûr de passer le Tourmalet plus vite que Jimmy Casper, eh bien je passe sur le site de l’Agence Mondiale Antidopage et je regarde le listing des produits interdits pour voir ce qui est détectable. Et après, je sais pas, je m’adresse à des agences qui ont des bureaux situés sur des îles désertes ou tellement planqués sous des volcans en éruption qu’on est sûr de pas savoir quelles expériences génétiques elles font. Et hop ! Ça me donnera trois ou quatre ans d’avance d’ici à ce qu’on prenne connaissance de ce nouveau procédé de dopage et des moyens de le détecter. Entre-temps, j’aurais eu l’occasion de gonfler mon palmarès avec, au choix, Paris – Tours, une ou deux classiques belges, quelques étapes du Tour du Qatar et le prix de la combativité sur l’étape Saint-Bresson – Toucy du Tour 2011 (vous remarquerez que j’ai même pas parlé de gagner le Tour de France, comme quoi, le rédacteur de cyclimse.com est non seulement un gars drôle, mais en plus il est modeste).
En gros, le dopage à l’EPO relève soit de l’inconscience, soit d’un certain romantisme à l’égard des années 90. Ou bien le gars est complètement con. Y’a une expression qui dit « T’es con ou tu le fais exprès ? ». Et si les deux imprudents l’avaient, justement, fait exprès ?
En ce moment, c’est la période des anniversaires. Je parlerai pas de mon bac que j’ai eu y’a dix ans, ni des dix ans de la crise d’épilepsie de Ronaldo, mais bien de vélo. Y a quarante ans, le 13 juillet, Tom Simpson cassait sa pipe sur les pentes du Ventoux, y a dix ans, Richard Virenque annonçait que, malgré l’exclusion de Festina, il prendrait quand même le départ du contre-la-montre et ferait venir un huissier pour faire constater qu’on l’empêchait de faire son métier, y’a dix ans, c’était la victoire du Pirate, le regretté Marco Pantani sur la Grande Boucle, y’a dix ans, c’était le maillot à pois de Christophe Rinero sur le Tour suite à la garde à vue de Rodolfo Massi.
Oui, Ils l’ont fait exprès. Ils ont voulu rendre hommage aux grandes heures du dopage sur le Tour de France. À sa façon. Un peu maladroite, certes, mais tellement authentique. Ils l’ont fait exprès… Ou alors ils sont juste cons.
Au fait, dans un an on fêtera le premier Tour de Lance Armstrong. Qui soufflera la bougie ? Les paris sont ouverts.
Antoine Cyclimse.com
Billet marrant et bien ecrit. Malheureusement ces 2 guignols ne sont pas si cons : ils ont choisi l’EPO dernier cri (nommee CERA) en pensant que sa detection n’etait pas encore possible. Pas de bol, ca l’est.
C’est un peu comme les dealers qui troquaient leurs Golf pour des Mercos coupees : ca marchait jusqu’au jour ou les gendarmes ont sorti les Subaru.
bonjour, je vends un bidon de 15 litres de round up agréé F.F.C…
Pour contact, attendre la caravane du Tour et demander « le mulet »