Cinéma

Zombie des villes, zombie des champs…

S’il est un cinéma qui nous sied bien, ici, sur le Rennet, c’est bien celui du film de zombies… C’est pour cela qu’à l’avènement de ce « The vanguard », nous nous dirigeâmes comme un seul homme à barbe pour se délecter de ces moments païens et rigolards…  

En tout cas, Max ne se prend pas pour de la merde… d’une sobriété à la Peter Fonda dans une version Decathlon d’Easy Rider ! Pas de grosse cylindrée pour le rombier, juste un vélo chopper qui ferait mouiller le plus sec des cyclistes à marée basse… Sinon, c’est du tout pareil ! Un hirsutisme à la kris Kristofferson période "Bobby Mac Gee", des lunettes protège-couleurs psychédéliques à la Mac Guinn, des nippes noires avec pull à col roulé intégré… le truc innovant, c’est les deux haches bi latérales portées façon pistolero adepte de la Family (Charles Manson, avec nous !), le couteau multi usage (Sharon Tate, avec nous !) et la lance version chasseur vosgien du 16e ou sagaie africaine à la Yannick Noah… c’est selon !

Bon ben voilà, on est en 2015 et ça ressemble à tout pareil comme chez nous… Devant la rareté de l’huile de roche et la surpopulation mondiale, un organisme totalitaire et capitaliste (parce qu’on le vaut bien !) se met à vacciner les populations afin d’annihiler toute forme de vie humaine et prolétaire. Mais comme des fois les savants sont un peu cons quand même, le vaccin n’a pas du tout l’effet escompté : les humains ne meurent pas et se transforment en singes primitifs quasiment privés de vue… et super agressifs ! Une nouvelle forme de Zombies déviants et super speeds qui se foutent même sur la gueule entre eux…c’est vous dire ! Un peu comme si Gilbert Montagné se faisait mettre en cloque par Christophe Lambert et le comptable d’Al Qaida…

Donc voilà… Max se ballade tout seul en forêt, bûcheron des temps modernes et tronçonneur de têtes devant l’éternel… Des plans contemplatifs, véritables odes à la nature, peu de dialogues, peu de musique, on est loin des préoccupations urbaines et de la vie sociale post apocalypse… On est en pleine Paysannie et le héros ressemble plus à Jérémiah Johnson qu’à Will Smith contre les Gollums… L’homme chasse, traque, écoute, se cache, ne parle pas si ce n’est que par un dialogue intérieur, remerciant Dame Nature et regrettant son fusil, pense à sa mère mais ne parle pas d’avenir… et découpe du mutant avec habileté ou maladresse, c’est ça qu’est touchant !

C’est après au moins cinq minutes d’images surréalistes que la première boucherie survient… Moment intense de crucifixion zombistique à la toute gloire du spectateur, golgotha du stress et de la terreur, le déviant se fait défoncer par l’acier… rien de bien chirurgical dans tout ça, on est pas là pour styliser les attaques mais pour les subir de plein fouet, le souffle court et un goût amer dans la bouche. On se rassurera comme on peut en déchiquetant trois chocolettis d’un coup ou en marmonnant un « comment y s’est fait niquer çui là », tout en jetant un coup d’œil inquiet derrière son fauteuil…

 

Après avoir lancé la mode du « western écologique » dans les années 70, est on à l’ère du  « Survival agenda 21 » ? Pas sûr ! On a déjà vu d’excellentes farces horrifiques campagnardes à base de morts vivants, comme le cultissime « Undead » ou même « 28 days later » qui finit chez Ploucville… Y a pas à tortiller, en cas de pandémie extrême, mieux vaut retourner chez mémé, seul vrai rempart contre la promiscuité inquiétante des réseaux urbains, là où se dissimulent Goules et Zombies déchaînés…et ça, les réalisateurs le savent bien ! Tout le monde le sait, même ma boulangère en parlait l’autre jour après avoir subi une attaque à Super U… De son moignon sanguinolent, elle mimait la scène avec ferveur, juste avant de tomber dans une prostration courte et soudaine qui laissait présager l’aube d’une apocalypse cannibale.

 « The vanguard » est bel et bien champêtre. Ok, il y a quand même des mordants…ok, les rares humains de l’histoire sont de vrais faux culs, style le mec qu’on croit méchant est en fait un gentil et le gentil est une vraie salope mais pas « que » sinon il n’y a plus de frissons…genre le gentil est vraiment gentil mais pas tout le temps et le méchant est encore plus méchant que l’on pensait mais en plus il a des potes tellement méchants qu’ils font passer le comptable d’Al Qaida pour un trésorier de l’Amicale des boullistes cul de jatte… Donc oui, zombies des champs, mais pas des animaux stressés à la Romero, du bon zombie qui respire de l’air pur, du zombie bien vivant et actif, gambadant dans les prés avec les canines au vent… Maintenant, pour vos soirées horrifiques, exigez le « bio », exigez la qualité ! Exigez du zombie certifié !

   

2 Commentaires pour “Zombie des villes, zombie des champs…”

  1. dex dit :

    C’est vrai que ça fait envie ce flime. en plus, c’est la période de la chasse, ça peut donner des idées…

  2. robin dit :

    Miam !

    Tiens ça me rappelle un court métrage qui à reçu le ‘Prix de l’horreur’ au festival Court-Métrange 2006. Le film s’appelle Chasse Gardée, réalisé par Louis Soubeyran. Assurément un must-see pour tous les zombiphiles ! 1300 euros de budget pour 40 minutes de délire post-apocalyptique second degré.

    Cliquez sur le lien pour lire l’entretien du réalisateur.

    Au passage, Court Métrange, festival du court métrage de l’étrange et du fantastique (!), c’est du 23 au 25 octobre à Rennes.

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