Quand on pense aux anglais sur leur caillou, on visualise l’union jack, la boite de Quality Street, Steed et son chapeau melon ou encore les Fab Four en Sgt Pepper… Les plus « jours de France » d’entre vous y verront plutôt les bijoux de la reine, la relève de la garde et le mouton mentholé sans filtre. Les images d’Epinal ont la vie dure et la dent creuse chez les grands bretons… même si depuis un moment déjà, les rosbifs se montrent de plus en plus…saignants !
« I, Zombie : the chronicles of pain » avait lancé l’épidémie en 1998… le mal avait atteint son point de non retour en 2002 avec « 28 days later ». S’ensuivra des réalisations fiévreuses et sanguinolentes avec « Zombie diaries », « 28 weeks later » et l’immense « Shaun of the dead », apogée du film du genre qui atteint, et ceci dès la première projection, le panthéon du film de mangeur de viscères. L’écossais Neil Jordan, réalisateur de « The descent », fortement apprécié par Le Rennet, a lui aussi marqué de son empreinte l’apocalypse zombie avec son « Doomsday »… autre miracle tourné au delà du mur d’Hadrien, « the dead outside », bobine stressante avec accent de Glasgow à l’intérieur. Même les irlandais s’y mettent avec un « Portrait of a zombie » qui sort courant 2010… Le mort vivant outre manche est inspiré et se reproduit de fort noble façon, on raconte même que la reine en fait un élevage.
Mini série britannique, « the dead set » innove de façon grandiose le film de zombies. Pendant la réalisation de Big Brother, télé réalité anglaise équivalente à « Loft Story », une pandémie fulgurante transforme Londres en capitale cannibale où sévissent désormais des hordes de zombies affamés. Même les cockneys en perdent leur accent et leur casquette, c’est dire !
Très rapidement, les non morts deviennent plus que rares… et comme ce qui est rare est « chair » et que le mort vivant aime se repaître des chers humains, il se dirige tout naturellement vers le réservoir à viscères encore sur pieds : les studios de télévision dudit Big Brother.
Pendant que les lofteurs anglais vivent au rythme de leur encéphalogramme plat comme la Belgique, les techniciens et caméramans se font déchiqueter sournoisement par la plèbe enragée, ce qui donne des scènes anthologiques à faire bégayer Romero lui-même. Tout est là pour participer au stress et au rétrécissement anal du spectateur aventureux : des couloirs sombres et étroits d’où surgissent les mutants affamés, des poursuites grand guignolesques avec festin de tripailles à l’arrivée… les zombies y sont très, très cons, du genre à rester gratter derrière une porte pendant deux jours tandis que les assiégés se désespèrent de l’opiniâtreté animale des monstres tout en dents. Y a pas à tortiller, les angliches savent bien renouveler le genre, y apportant une dimension tragi comique mêlant la ringardise du faubourien et la sauvagerie de l’animal vorace et crevant la dalle… Un vrai régal !
Donc après avoir nettoyé les studios de tout ce qui bouge, les morts vivants commencent à mater sérieusement ce qu’il y a dans le grand aquarium, à savoir les lofteurs british. Et ben, j’en ai vu du film de macchabées et de non morts pourrissants sur pied, de l’éviscération à cœur ouvert, de la trépanation avec dégustation de cervelle fraîche, de la circoncision Brit mila et consorts… Et ben là, on n’est pas loin d’atteindre le paroxysme de la terreur, le saint graal du malaise, l’Annapurna du désespoir… Les zombies sont tout autour des lofteurs et les observent à travers des vitres sans tain… et ces cons de lofteurs savent pas ce qu’il y autour… je vous le dis tout net, chers lecteurs, la situation est insupportable et cette mise en abîme est un viol de l’âme. Alors précipitez vous donc comme un seul survivant vers ce Dead set, claquemurez vous dans vos demeures et pesez donc sur le piton de votre télécommande, l’horreur est au bout de l’infra rouge…
Tiens, j’entends gratter avec véhémence à la porte…
Surtout dans le noir, vous avez bien raison, cher lecteur… Ne nous refusons aucun luxe quant à ces animaux humains sympathiques.
je confirme très bonne série pour fan de film d’horreur avec une fin en apothéose.
à regarder dans le noir !