Aujourd’hui, le monde francophone, c’est un peu plus de 200 millions de personnes… Avec un rayonnement culturel digne d’un village eskimo de 38 âmes et 56 chiens de traîneau… tout en considérant que le chien de traîneau n’a plus d’âme depuis la version bibliothèque rose des œuvres de Jack London.
Donc on parle français en France… si si, je vous l’assure ! J’ai même entendu une habitante de Plobannalec lire un Paris Match à voix haute… Hors le fait que la Bigoudène puisse lire la presse jacobine, je peux même vous dire qu’elle le faisait presque sans accent… parisien !
Paris, première ville francophone… juste avant Montréal, à quelques 5000 Kms de là. Paris qui accueillait une fois de plus les victoires de la musique, début mars 2010… Des parterres d’artistes plus ou moins ringards fringués comme des parvenus, même pas un clown psychédélique pour relever la sauce. Pas même un Martin Circus bariolé pour faire genre… la musique, en France, ça se fait forcément en sapes de créateur. Sauf pour Diam’s ! Elle a un mot de ses parents, elle peut s’habiller en survêtement. Donc tous ces artistes remplissent leur rôle de « le meilleur de la musique en France », applaudissant de façon policée et hypocrite le commercial Nagui, persuadé d’avoir le bon goût sûr musical depuis qu’il anime taratata et qu’il a serré la pince de Sting. Ils sont heureux d’être là, ils sont un plus près des étoiles, ils côtoient les gens de la politique, du cinéma, accessoirement ils voient même de vrais chanteurs : « tiens, on dirait le mec des stones, comment il s’appelle déjà… Lennon… C’est ça ? » « Meuh non, Lennon, paraît qu’il bosse sur le nouveau Cocoon ! »
Pis ça remet des prix en veux tu en voilà… On est obligé d’aller quérir des québécoises pour avoir un peu plus de français dans le texte, genre Moffatt et cœur de pirate. Pas de bol pour la première, elle se fait rafler la mise par la descendance d’Higelin… L’avait qu’à chanter en rosbif, la Moffatt, quoi… Merde, on est en France ! Pis, en France, on aime bien les dynasties, le droit du sang : « le talent, c’est forcément dans les gênes ! » disait le fils de Delon.
Bon, cœur de pirate a eu des prix, elle va être contente la canadienne… ça donne un aspect plus francophone à la foire…Et c’est « so charming », cet accent en français ! A croire que Paris est devenu colonie britannique depuis que la princesse Diana s’est payé le poteau du pont de l’Alma.
Putain, c’est pas qu’on aime bien Grégoire (non, vraiment pas !) ou Benjamin Biolay mais la chanson francophone est pas vraiment représentée dans les albums de Pony Pony Run Run ou d’Izia… Triste constat de la chanson française quand on voit les nommés, seul Dominique A et Bashung apparaissent comme légitimes…avec de l’indulgence et le capital sympathie du bonhomme, on peut rajouter M… ça mange pas de pain !
Je vous vois déjà, chers lecteurs de Le rennet, vous gausser de nous autres, en pensant qu’on a viré nos disques de garage amerlo pour sombrer dans l’achat compulsif des fonds de catalogue du club Dial version franchouille… Non, non, ce n’est toujours pas le cas, mais ces affaires là semblent quand même empreintes d’une malhonnêteté intellectuelle toute contemporaine… Pourquoi nommer des artistes français chantants en anglais dans des cérémonies gauloises ?
Tiens, les Transmusicales de Rennes qui s’exportent à Brno avec l’alliance française et tout le toutim pour faire « rayonner la culture française et francophone »… Des noix ! J’ai pas vu l’ombre d’une tournure francophone chez les groupes accompagnateurs : popopopops, wankin noodles, Sucess… Tous ces rombiers chantent dans la langue de Churchill… C’est donc à tous les niveaux que ça fourvoie ! A moins que le monolinguisme mondial en faveur de l’anglais ne soit définitivement considéré comme vainqueur… A voir le combat des québécois pour sauvegarder leur culture, je n’en ai pas l’impression. On se rappelle encore de cette sentence fleurant l’ineptie : « si les québécois se sentent inquiets pour leur langue, c’est qu’ils sont menacés par la toute proximité du Canada anglophone et des Etats-Unis… Leur culture est bel et bien assimilée par la culture anglophone. En France, l’utilisation de l’anglicisme ne représente pas un danger parce que la culture française est forte et sait s’exporter… » Les cinq dernières années, on voit plutôt une invasion de groupes canadiens francophones… les groupes français « franco », eux, se comptent sur un moignon !
Ach, l’éternel débat…
Enfin il en est comme Messieurs Thomas Mery ou Yann Tambour qui parviennent très bien à jeter des ponts entre les deux langues/cultures et qui font au passage bien honneur à leur langue maternelle.
Hélas ils ne jouent pas au transmusicales, et sont encore moins nominés pour une victoire de la musique…
Merci pour votre témoignage.
Si vous voulez y aller de votre chronique, ne vous abstenez pas, nous la publierons.
A propos de Brno… les habitants de brno aiment les artistes francophones. Les transmusicales de Brno étaient essentiellement peuplées de français, venus écouter des chanteurs anglophones, comme à l’ubu, à rennes. C’était bien la peine de prendre l’avion !
En direct de Brno, un rennais expatrié.
c vrai que des kéké qui scande les tubes de la star ac comme des fions devant leur télé n’ont généralement pas d’autre cervelle que celle qui leur furent infliger par les 140h30 passer a regarder la nouvelle star ou autre loftstory ou comment construire une villa en 1 semaine grasse a un ticket de la française des jeux qui fait voler de la poudre au yeux pr remplir des poches percer, se vidant en industrie nucléaire et autre superstructure faite de machinerie douteuse .