Alors que le politiquement correct actuel impose une sobriété de chameau, la population semble avoir bien du mal à exorciser ses démons éthyliques. Comment faire oublier plus d’un siècle de propagande « on the rocks » ?
Gamin, je savais que James Bond avait un fort penchant pour la vodka martini… ça avait l’air super cool, ce truc. En tout cas, beaucoup plus chouette que les bibines brassées du commissaire Maigret… même si le commissaire, il en connaît un rayon sur les brasseries !
J’ai toujours vu de la pub pour la picole, partout ! Pas de personnage illustre, pas de héros télévisuel sans accompagnement apéritif, digestif, c’était selon… mais jamais « sans alcool » Dans les années 70, ça picolait sec, pas de réunions de famille sans bacchanales outrancières. L’occasion pour beaucoup de passer un cap d’âge, de devenir un affranchi de la gnôle : « vas y, petit, goûte moi ça, c’est fait avec les pommes du jardin. »
A l’instar de ces agapes généralement dominicales, la pratique d’un sport collectif faisait naître un goût immodéré pour la 3e mi-temps, qui avait la particularité de fêter aussi intensément victoire ou défaite mais à laquelle il ne fallait déroger… les impénitents buveurs de Banga finissant généralement en chauffeurs de bancs, relégués définitivement comme des âmes grises et peine-à-jouir.
Plus tard venait le temps du service national… Autre temps fort pour le décapsulage intempestif de canette : « ça remonte à loin… » clamaient les anciens . « La gnôle a toujours fait partie intégrante du paquetage, comme la Gauloise ! Je connais peu de poilus capables de sortir du terrier sans un petit coup, ça grise et ça donne du cœur à l’ouvrage ! »
Un jour, il a fallu stopper tout de go ces distributions devenues soudainement pernicieuses. Finie la permissivité autorisée à nos aînés, finies les réclames glacées pour boissons givrées, les réceptions chez madame l’ambassadrice… tout ça devait disparaître, comme ça, du jour au lendemain. C’était sans compter sur l’inconscient populaire, sur la tradition de la chopine devenue objet de socialisation intense, sur le lobbying permanent de la grappe de raisin qui allait influer jusqu’à certains conseils médicinaux : « Madame Castagnette va avoir 178 ans dans deux jours. Son secret, deux verres de vin rouge à chaque repas ! »
Après avoir fait le bénéfice des vendeurs de « limonade » et rempli certaines caisses de l’état, l’alcool devient objet de désir non grata…et faut pas revenir là-dessus ! Circulez, y a rien à boire !
On accuse notre jeunesse nationale de s’arsouiller pour un oui ou pour un non, de boire de plus en plus tôt, de boire de plus en plus vite. Rarement on s’interroge sur ce qui a pu influer à ce point sur la soif adolescente. De qui prend on exemple si ce n’est sur ses parents, sur ses aînés… La picole, c’est comme la religion, c’est au plus profond du peuple, même ceux qui ne s’y frottent ne sont pas sans la rencontrer un jour… comme les athées chômant le jour de Pâques ! L’alcool, dans la vie des gens, c’est une ponctuation. D’ailleurs, maintenant, on ne crie plus « Victoire » mais « champagne » !
Loin de moi l’idée de défendre l’alcoolisme à outrance, de sanctifier le frelaté ou la vinasse à cocktail, juste de préciser que rien ne se fait par hasard et qu’ils n’existent de libertés que celles que l’on nous donne.
jean Tonnerre (de Brest)
Adepte du yoga, et de son chemin de vie, je ne supporte plus trop l’alcool, et malgré qu’une bonne bolée me ravisse, je ne me ferais pas ambassadrice de la gnole…mais je ne peux qu’apprécier ton texte…et sa réalité!
Roi Heenok, sort de ce corps !
la liberté de communication ? sfr, orange, bouyg, free, msn, windows, mac , ??? …
la fraternité des portes monnaies ?
€ – £ – $ ou @+
l’égalité de pouvoirs ?
G pus d’entrée micro propre
la réalité de nos envirronnement ?
Ya pus de couche d’ozone, l’r est polluer et saturer de prod psychiatrique
et industrielle
Et pour vous, la réalité est…?
» D’ailleurs, maintenant, on ne crie plus « Victoire » mais « champagne » ! »
Encore heureux…
Analyse un peu intello, pas franchement réfléchie, qui colle pas vraiment à la réalité… juste intéressante à lire parce qu’écrit court, rapide, ça coule, à flot…
La pancarte « La bière est nourrissante »: vue au bar des 300 bières à St Malo… Miam!