Discographie

Maggie Björklund: coming home

Pour les irrévérencieux et les ignares, la pedal steel peut se résumer brièvement à un son de bouseux consanguin, un hymne texan à la gloire du steak de 5 livres cuit dans un barbecue aussi vaste qu'un couloir de la Maison Blanche…

Il sera alors très abrupt de préciser à ces mal intentionnés leur fourvoiement quant à cet instrument diabolique, certainement conçu pour faire chialer le quidam averti ou le néophyte curieux. En effet, déranger certaines croyances en évangélisant (selon Buddy Emmons)  peut amener son flot d'emmerdes. Je ne tiens nullement à être responsable d'un autodafé de disques de country ou de blue grass bon ton.
Dans une bonne partie de l'Europe, la Pedal steel est et restera, pour la plupart, une sonorité étrange dont les bends s'apparentent à une forme plus ou moins moderne de torture. Le néo hipster crissera des dents à ses longues harmonies, n'osant ouvrir sa gueule pour la comparer au casio qui, lui aussi c'est vrai, peut se jouer assis.

La danoise Maggie Björklund est une princesse de la pedal steel. Oeuvrant en tant que guitariste dans le groupe nordique the darleens, Björklund apprivoise rapidement l'instrument, jusqu'à lui apporter toutes ses lettres de noblesse, lui apportant même une patte bien personnelle, se servant de son bottle neck et de ses cordes comme de percussions. S'entourant de musiciens bien rôdés à l'exercice de la ballade et du fond de temps, elle délivre courant 2011 un album hors du temps, un objet boisé bourré d'images somptueuses et d'harmonies subtiles, le genre de disque que tu te prends dans le buffet sans passer par la case cérébrale… "Coming home", le nom de l'album est un acoord sublime, synthétisant parfaitement l'émotion du Retour, de la redécouverte des choses oubliées, prêtant à l'introspection et aux voyages intérieurs, ceux qui te font pleurer ou rire aux souvenirs d'antan.

 

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