Les six clampins qui composent ce sexteto electronico moderno n’y vont pas avec le dos de la petite cuillère. Leur version de « je t’aime moi non plus » dégouline encore plus que nadine Morano, un soir d’élection…
A moins que ce ne soit pendant le feu d’artifice du Puy du Fou… « Pourquoi et où voulez vous en venir? » me direz vous, tout stressé d’avoir loupé un fil twitter. Nulle part, je vous rassure, juste que c’est pas souvent qu’on parle du Puy du Fou sur Rennet et que ce pourrait être drôle qu’un touriste tombe sur cet article en préparant ses vacances en Vendée. On a les idées mal placées ou on ne les a pas, tout est une question d’opinion et de bon ton.
Le bon ton, ça, ce sextet electronique moderne en regorge. Auto proclamé sobrement et humblement » sounds from the elegant world, groovy night club from Uruguay 1968-1971« , ce groupe balance un bon paquet de reprises de gros tubes des années 60, piochant aussi bien dans le répertoire exotica, latino, folk ou variété, le tout joué avec finesse et dans une flegme classieuse qui fait chuter la tension nerveuse. Irrémédiablement!
Dès la première piste, leur version de Soul nuevo joue la carte de la décontraction et du groove avec ses pointes de cuivres et son orgue en sirop d’orgeat, comme un Herb Alpert sous codéine.
Le morceau « my job » ou comment en faire le moins possible pour gagner le cocotier, c’est racé et nonchalant, tout ce qu’il faut pour pouvoir faire le malin. Coming home baby collerait la gigue à un pendu hydrocéphale tandis que Soul limbo réconcilie le bal à papa avec les orgues Farfisa. In the year 2525 se veut force de trompettes Mariachis et de claviers dégoulinants, le tout saupoudré d’un beat assassin.
Pareil pour muere pequena bestia. On soupçonne que l’hécatombe gériatrique de 2003 soit étroitement liée à la diffusion de ce titre.
La 1ére face est finie et vous en voulez encore? Pourtant, votre état est lamentable et vous bavez de plus en plus… Peut être est ce le moment de vous hydrater longuement et d’avaler quelques capsules de sodium, juste le temps d’écouter paresseusement « ramblin » et « simplement agradable », engoncé dans votre fauteuil club.
Et hop, « samba differente » vous fait lever et déhancher langoureusement comme votre concierge à l’époque des étrennes. Sur « Gin tonic« , vous mettez à profit les leçons de cha cha de la tante Gerda, branche de la famille exilée en Amérique centrale dès 1945.
i say a little prayer a la célérité d’un gastéropode tétraplégique, tout devient mou autour de vous, vous devenez liquide et n’êtes plus qu’une flaque visqueuse au goût de miel chaud.
On vous avait prévenus! L’album réserve encore des bijoux, comme la dite version de « je t’aime moi non plus » ou « the look of love », mais vous n’êtes plus présentable et incapable d’évoluer sur la piste de danse. Sortez donc prendre le frais et revenez un autre jour, nous vous présenterons ainsi un autre disque « bon pour la danse ».
Georges Pitipitipa