La télémission ou l'opium des cons

Justes cathodiques.

Sur la vieille lutte entre vrais travailleurs et salauds de fonctionnaires, un couch-potatoe, pris la main dans le sac de chips, réagit en léger différé à la vision horrifiée d'un banal programme TV.

Vendredi midi, une télé allumée au loin,

Le son très fort, trop fort.

Une émission, un jeu, un de plus,

De l'envie de montrer sa trombine dans le poste.

Un présentateur, des candidats/joueurs.

Traditionnelle question de l'animateur :

« Que faites vous dans la vie? »

L'homme hésite. Gêne, honte…

Finalement, un son sort d'entre ses lèvres tremblantes.

Il assène : « SNCF »

« Oooohhh », le public gronde.

Ils avaient un instant imaginé serial killer,

Ils ont trouvé mieux : SNCF-contrôleur!

Ah! Les retards, les grèves, les prises d'otages,

Mais surtout les grèves, les grèves, les grèves…

L'homme eut pu être impôts-contrôleur,

De ces anti-Robin de Bois prenant aux pauvres

Pour donner aux riches SNCF-contrôleurs,

Ceux-la même qui font grève, font grève,…

Johnny a compris, lui.

Au pays du ferroutage il a fui.

Le  téléspectateur doit lui supporter ces infâmes contrôleurs,

Comme il doit envoyer ses enfants chez ces insupportables professeurs.

Ah, ces professeurs! Toujours en vacances,

Loin des réalités des vrais travailleurs

La France va mal,

Les honnêtes gens travaillent dur,

Les fonctionnaires se pavanent.

Ils s'invitent chez les honnêtes travailleurs,

Sans honte ils avouent :

« Oui, je suis contrôleur, professeur, bien pire qu'un violeur…» 

Ildephonse Le Cloarec

Ildephonse Le Cloarec a reçu le prix de la bel' lettre d'or "poésie et chasse à l'arc" 1984 ainsi que le foetus d'osier 72' du meilleur écrivain intra utérin depuis Mazzarine.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *