Le printemps arrive officiellement à Montréal au parc du Mont-Royal. Il se fait désirer pendant les premières semaines d’avril, ne consentant que rarement à laisser filer un ultraviolet. Puis, soudain, le voilà. Il arrive dans un roulement de percussions, dans des volutes dépénalisées, et dans les cris de guerre de plusieurs dizaines de pré-ados et d’ados retardés qui se battent avec des épées en plastoc et des boucliers faits de couvercles de poubelles.
Symbole de la diversité socioculturelle de la métropole, le parc du Mont-Royal accueille joggers, mémères, footeux, mendiants, mannequins, flics, dealers, poufs, rastafaris, rappeurs, yogi, délinquants, exhibitionnistes, vedettes du petit écran et quelquefois Leonard Cohen. Les roquets des poufs ou des mémés poursuivent les écureuils gris en aboyant au plus fort de leurs poumons riquiquis de chiens-chiens choyés. Quand les rongeurs grimpent aux arbres, ces canidés teigneux sautent idiotement le long des troncs en grognant. Puis il se lassent et s’en retournent s’entre-renifler l’arrière-train. « – Look at him, he’s so cute! » entend-on une pouf s’émerveiller dont on subodore que son propre arrière-train a fait l’intérêt de nombreux renifleurs. Une horde de tam-tams bat une chamade oppressante autour d’une colonne surmontée par un ange. Des effluves entêtants aggravent la tachycardie.
Eloignons-nous des babs pour nous rapprocher des recycleurs médiévistes. Ils sont environ une cinquantaine, divisés en deux camps qui se toisent de part et d’autre d’un terrain rectangulaire d’une quarantaine de mètres de long. Ils ont entre une douzaine et une vingtaine d’années. Ils brandissent des haches, des épées, des lances en bois ou en plastique. Ils portent des accessoires divers selon le rang, l’espèce, la caste, l’époque, que sais-je, de leur personnage. Certains portent des peaux de bêtes (également appelées carpettes), d’autres des bouts d’armure en plastique, d’autres encore, les plus passionnés, des costumes élaborés tels qu’on peut s’en procurer dans plusieurs boutiques à Montréal. Pour une coquette liasse de dollars (ils ne prennent pas les écus et n’acceptent pas les langues de dragon), ces spécialistes vous vêtissent un guerrier de pied en cap(e). Après les levers de boucliers et les exhortations de rigueur, les deux bandes avancent l’une vers l’autre. Les plus excités se ruent bêtement sur la ligne adverse, bondissent sur le premier Lancelot à besicles, à la suite de quoi cinq épées en plastique s’abattent sur eux. La règle veut que lorsqu’un participant est touché, il doive se mettre à genoux et attendre la fin du combat sans bouger.
Le combat se termine lorsque tous les guerriers d’une des deux partis ont été ainsi neutralisés. Chacun s’en retourne ensuite de son côté du champ de bataille pour un nouveau face-à-face. Ce spectacle attire invariablement un public de contempteurs en goguette qui nous échangeons des regards goguenards. Mais toute la goguenardise de notre dimension ne saurait retenir le glaive synthétique de Marcel Pendragon non plus que le piquet de tente de Robert Cœur-De-Lion. Le ridicule a ceci de commun avec une épée en plastique : il ne tue pas. Au fond, l’indifférence de nos bretteurs amateurs vis-à-vis de leurs observateurs caustiques fait plaisir à voir. Quelque part, cette attitude est rafraîchissante dans un monde où chacun et chacune se préoccupe avant tout du regard des autres. Personnellement, je n’arrive pas à penser à une autre grande ville au coeur de laquelle on verrait une cinquantaine de jeunes gens se déguiser en chevaliers, en elfes ou en loups-garous et jouer à chat.
Ca n’arrive qu’à Montréal! On croise le plastique avec ardeur jusqu’en soirée, puis, comme les tambours commencent à se disperser, comme les joggers s’en retournent pantelants à leurs pèses-personnes, comme les spectateurs se lassent, les guerriers du Mont-Royal baissent les armes, rallument leurs portables, remontent sur leurs vélos et se disent à la semaine prochaine.
Et nous autres contempteurs, nous nous en retournons à la solitude de nos claviers acerbes.
Joe L’Trembleur
Merci Franck Lee pour cet apport… et oui, l’Anglo est un loup pour l’homme! Qu’on se le dise!
merci la belette!
Tu peux-tu nous envoyer les règles complètes? On est preneurs!
Et aussi le descriptif des guerriers les plus redoutables du Québec.
Ca s’rait ben ben l’fun!
Ben dis donc! Ils sont les interviews exclusifs des joueurs et des clans…?
Ou sont donc les présentations des règles concernant les armes en mousse (celles en bois ou plastique sont interdites sauf pour ceux qui jouent en privé)? Puis… moi j’aurai bien aimé que tu demandes aux gens pourquoi chaque année, à cette période de l’année, ils se rendent à Mont-royal: pour se dérouiller de l’hiver, revoir les ami-e-s, préparer les campagnes et scénarios pour l’été.
Pour info, joe le trembleur ;-), il y a un projet breton de faire un camp permanent de Grandeur NAture/Jeu de rôle depuis que les françois sont aller papoter avec les Québecois : le http://www.letrollbaveur.fr est le site de rassemblement et de papotage des événments GN/JDR/CINE… de Bretagne. Dans la Section guilde de Bretagne, le sujet « Tabernacle un bicolline Français » traite justement de ce camp permanent.
Wanda part faire chauffer son épée à deux mains 🙂
Merci pour ces précisions, Messympathie. L’anglais est un loup pour l’homme. A dimanche, et n’oubliez pas vos points de vie.
lintérieure est de pvc et l’extérieur en mousse isolante ou pour les plus riche en fibre de verre et de mousse (poliethilene)sable puis recouver de latexte en vente sur ib mais a 160 240 euro . au tamtam, vous y trouvere des marchant qui vous en vendron entre 10$ et 50 $ canadien .pour ce qui est des armur le plastique ne comte pour aucun point donc rare sont senx qui en prte sauf pour leur propre sécurité (jenoux,jambe)le cuir vaut 2 point la cote de mail de 3 a 5 point de vie dependant la calite et pitier le loup garou est un connard d’anglais qui ne meur pas il est le seul a joué un annimal et on s’entend un loup c pas fort