Discographie

The Pogues : 1ère partie… Zombification.

En 2003, je faisais la queue devant l’Olympia Theatre à Dublin pour voir les chicots pourris de Shane McGowan faire une bouillie de paroles qui me faisaient me tortiller d’euphorie et hurler au génie chaque fois je les entendais sur disque.

Comme nombre de personnes ayant passé un minimum de temps en Irlande (deux ans, dans mon cas), j’avais découvert la musique des Pogues dans le contexte qui lui sied le mieux, à savoir dans l’ivresse exubérante des pubs irlandais. Qui n’a jamais entendu un pub de trois étages plein à craquer brailler en chœur « Dirty Old Town », « Streams of Whiskey » ou « Fairytale of New York » dans un ressac de verres levés devrait de toute urgence se procurer un billet d’avion pour Dublin ou Cork et se ruer tête baissée dans le premier rade bondé aux abords de la Liffey ou de la Lee.  Avant de mettre les pieds dans un de ces nobles établissements d’imbibition forcenée, je considérais la notion de musique traditionnelle irlandaise avec le même mépris que je vouais aux Fest-Noz insoutenables de chez nous. Quelques cuites plus tard, converti par la stout, j’achetais une compile de chansons traditionnelles chez mon disquaire. Quelle joie ! Le livret contenait les paroles des chansons. Après quelques écoutes, je pourrais beugler « The Fields Of Athenry » ou « The Irish Rover » ou « The Water Is Wide » ou « Girl From The County Down » comme tout le monde!  Le concert de Shane McGowan fut un désastre, évidemment. L’ancien chanteur des Pogues était encore plus rond que Sarkozy au dernier sommet du G8. Il fallut attendre une éternité après la fin du set des « Fluid Druids » avant qu’un bras (de manager impatient, sans doute) ne pousse le chanteur sur scène. Il tituba au centre de la scène, regarda longuement en coulisses, puis, dans un éclair de lucidité, zigzagua vers le pied de micro qu’il agrippa comme un naufragé un bout d’épave. Il ne se tourna pas une seule fois vers les musiciens qui l’accompagnaient, qui attendaient sur scène depuis ce qui devait être deux bouteilles. Intervalle durant lequel les spectateurs gueulaient « Shane-o’ ! Shane-o’ ! » pour invoquer leur avatar national de Dionysos. Il n’était pas en bon état, le Shane-o’. Même dissimulé derrière de grosses lunettes de soleil, son visage bouffi donnait à voir suffisamment de cernes et de vaisseaux éclatés pour le faire engager instantanément dans un remake de film de zombies (Shane of The Dead ?). Il avait les cheveux ébouriffés et une barbe de plusieurs jours. Il portait une boucle d’oreille en forme de croix. Sa dentition était un véritable jeu de quilles. Il vacillait sur un rayon de trois mètres autour du pied de micro en marmonnant dans sa barbe. C’était vraiment triste à voir. Les spectateurs irlandais, eux, avaient l’air de souscrire de toute leur âme à cette déchéance.  Shane-o’ massacra trois chansons, balbutia un au revoir, chancela en direction des coulisses et disparut sans autre forme de procès. A nouveau, un bras le bouta hors des coulisses. Le reste du concert fut pathétique. Je revois encore Shane McGowan essayant à grand-peine de danser une valse avec un boudin du public qu’il avait invitée à monter sur scène. Je sortis de là complètement démoralisé.

Cannibalisme

 L’histoire des Pogues commence un jour de 1980. Shane McGowan et Spider Stacy traînent chez une amie à Londres quand Shane s’empare de la guitare de celle-ci et se met à improviser une version punk de la ballade traditionnelle « Poor Paddy Works On The Railway » (Paddy, de Padraig, Patrick, est le surnom péjoratif donné par les anglais aux irlandais), à l’exemple du groupe JEEP qu’il a vu interpréter une version rapide du tradi « Wild Rover ». C’est une révélation. Persuadés qu’ils tiennent quelque chose, McGowan, Stacy et un pote banjoïste du nom de Jem Finer commencent à répéter et à battre le pavé. Stacy est alors le chanteur attitré du trio. Il chante dans un autre groupe appelé les « Millwall Chainsaws », tandis que Shane joue avec les « Nipple Erectors » (« les dresseurs de tétons » !), ou « Nips ». McGowan est déjà une sorte de célébrité locale. En 1976, il apparaît en première page des journaux, couvert de sang après qu’une fille qu’il a essayé d’embrasser l’a mordu à l’oreille lors d’un concert du Clash. La presse à sensation britannique, bien connue pour ses manchettes débiles, titre « Cannibalisme à un concert des Clash ».  Un soir de libations, McGowan et Olly Watts (le batteur des Millwall Chainsaws) accostent Richard Strange, propriétaire du très branché Cabaret Futura dans le West End de Londres. Décomplexés par l’alcool et vraisemblablement d’autres substances, ils se présentent comme un groupe jouant « des chansons de rebelles irlandais » et exigent de jouer dans son club. Strange accepte.  Deux semaines plus tard, les « New Republicans » se produisent sur la scène du Cabaret Futura. Pendant vingt minutes, le groupe nouvellement formé passe des chansons du répertoire traditionnel irlandais à la moulinette : « The Foggy Dew », « The Merry Ploughboy », « The Bold Fenian Men ». La voix de Stacy ayant eu à souffrir d’une crise de nerfs récente, c’est Shane McGowan qui se colle au chant.  Né en Angleterre de parents irlandais, Shane McGowan a passé les six premières années de sa vie dans la famille de sa mère à Carney, un petit village dans le nord du comté de Tipperary en Irlande. La question de son appartenance ne se discute pas : ses parents sont irlandais, il a grandi en Irlande, les auteurs qu’il aime sont irlandais, la bière qu’il aime est irlandaise, le chanteur des Sex Pistols est irlandais.  Les débuts sont chaotiques. Le contexte ne se prête pas du tout aux intentions du groupe. En août 1979, l’IRA a assassiné 18 soldats de sa Majesté à Warrenpoint dans le comté de Down en Irlande du Nord. Les temps ne sont guère propices aux manifestations d’irlandité. Mais l’idée fait son chemin.   Finalement, fin 1982, une première mouture du groupe voit le jour sur la scène du Pindar Of Wakefield, sous le nom de « Pogue Mahone », anglicisation de la formule gaélique Póg mo thóin, « embrasse mes fesses ». Le groupe est alors composé de Shane McGowan (chant et guitare), Jem Finer (banjo), Spider Stacy (chant, percussions diverses), James Fearnley (accordéon), Cait O’Riordan (basse) et John Hasler (batterie). Ce dernier laissera très vite sa place à Andrew Ranken. 

  Désacralisation  

Devenus les « Pogues » tout court, les six musiciens enregistrent un single intitulé « Dark Streets Of London ». La chanson suscite l’intérêt du label indépendant Stiff Records qui se hâte de signer le groupe. Déterminés à percer, les Pogues multiplient les concerts dans les pubs et les clubs. En 1984, leur notoriété grandissante leur vaut l’honneur de tourner en première partie du Clash. C’est en octobre de la même année que sort leur premier album, « Red Roses For Me » (du titre d’une pièce du célèbre dramaturge Sean O’Casey).  Sur ce premier album, les Pogues revisitent avec une férocité irrésistible les vieilles histoires de beuverie, de vagabondage et de labeur du répertoire traditionnel irlandais, les « Waxie’s Dargle », « Muirshen Durkin », « Poor Paddy Works On The Railway ». Mais les titres les plus marquants sont encore les compositions originales de Shane McGowan, comme ce « Boys From The Count Hell » et son riff d’intro Morriconien. Une chanson délirante aux paroles infréquentables :

 (Boys From The County Hell)

« Le premier jour de mars, il pleuvait Il pleuvait plus fort que j’ai jamais vu

J’ai bu dix pintes de bière et j’ai insulté tous les gens qui étaient là

Je voudrais que toute cette pluie arrête de me tomber dessus

« Prêtes moi dix livres et je te paierai à boire, et toi la mère, réveilles moi de bonne heure demain matin«

A l’époque, je travaillais pour un proprio

Et c’était le connard le plus méchant que vous ayez jamais vu

Ca lui faisait mal au cul de perdre le moindre penny

Et c’était un misérable enculé et un putain de bâtard de fils de pute«

 Je me rappelle comment on s’est occupés de lui un dimanche 

On l’a chopé par le dos et on lui a brisé les couilles 

Et peut-être que ce n’était qu’un rêve, peut-être que ça s’est vraiment passé

Mais tout ce que je sais c’est que je suis parti sans un sou, bordel de merde […]

«  Mais maintenant j’ai la plus chouette des vérandas

Je peux m’asseoir et regarder les junkies, les alcoolos, les macs et les putes

Cinq bouteilles de vin traînent le sol

Par le Christ, je voudrais qu’il y en ait cinquante de plus […]

« Les gars et moi on est bourrés et on est à ta recherche

On va bouffer tes foutues entrailles et on n’en aura rien à foutre

Mon père était une chemise bleue *1 et ma mère était une vraie dame

Mon frère a obtenu ses médailles à My Lai *2 au Vietnam […]

Le premier jour de mars, il pleuvait

Il pleuvait plus fort que j’ai jamais vu

Reste de l’autre côté de la rue, on sait jamais

Nous sommes une bande de diables assoiffés, nous sommes les gars du comté de l’enfer ».

  En comparaison, le célèbre couplet de Johnny Cash « J’ai tiré sur un gars à Reno rien que pour le voir crever » tient de la comptine pour enfants. Autre composition originale, « Streams Of Whiskey », chanson à boire contagieuse dans laquelle Shane McGowan rend hommage à Brendan Behan, poète et dramaturge irlandais du vingtième siècle (1923-1967), alcoolique incurable et Fenian convaincu *3. C’est à lui que l’on doit « The Auld Triangle », également sur l’album. 

 (Streams Of Whiskey)

« La nuit dernière, comme je dormais, j’ai rêvé que je rencontrais Behan

Je lui ai serré la main et on a passé du temps ensemble

Quand je lui ai demandé quelle était sa philosophie de la vie

Il n’a eu que ces mots simples et clairs à me répondre :« Je vais dans n’importe quelle direction où souffle le vent

Je vais là où le whisky coule à flots

« Ces mots m’avaient l’air d’être la plus sage des philosophies

Il n’y a rien à gagner d’un truc mouillé qui s’appelle une larme

Quand le monde est trop noir et que j’ai besoin de lumière intérieure

Je rentre dans un bar et je bois quinze pintes de bière ».

 En raison du caractère fou furieux de l’entreprise, « Red Roses For Me » acquiert un statut d’œuvre culte. A telle enseigne qu’Elvis Costello se propose de produire leur album suivant. « Rhum, Sodomy and The Lash » paraît en 1985. La légende veut que la formule ait été inventée par Winston Churchill pour décrier la marine anglaise: « ne me parlez pas de la tradition navale, ce n’est que rhum, sodomie et coups de fouet ». La pochette de l’album fait figurer les membres du groupe parmi les naufragés du « Radeau de la Méduse » de Géricault. Comme le précédent, l’album contient son lot de reprises : « Navigator », « The Gentleman Soldier », « I’m A Man You Don’t Meet Every Day », « The Band Played Waltzing Matilda » et « Dirty Old Town ». Le cœur (et le foie) mis à l’œuvre dans leur interprétation fait (font) de ces reprises de « Dirty Old Town » et « The Band Played Waltzing Matilda » des enregistrements bien plus populaires que les versions d’origine. Le « Dirty Old Town » des Pogues devient la version de référence, et pour cause : l’instrumentation est splendide et la diction de traîne-savates de McGowan porte en elle toute la misère farouche des faubourgs ouvriers. La reprise de « The Gentleman Soldier » est un carnag
absolu. Détail singulier, « I’m A Man You Don’t Meet Every Day », une histoire de vieux capitaine, est chantée par Cait O’Riordan à la première personne.   Aussi convaincantes soient-elles, ces reprises ont surtout le mérite de donner la mesure du génie de McGowan. Car, hormis « Dirty Old Town » si on veut, aucune d’elles ne soutient la comparaison avec les propres chansons du garnement. Avec « Sally McLennane », « A Pair Of Brown Eyes » et  « The Sick Bed Of Cuchulainn », McGowan transcende toute une tradition à lui seul ou presque, fouillant ses paroles dans l’histoire et les légendes ; dans les livres et dans la rue ; au fond des gosiers, au plus profond des cœurs, et jusque dans les tripes. Qu’on en juge d’après ces traductions approximatives :  

(Sally McLennane)

« Jimmy jouait de l’harmonica dans le pub où je suis né

Il jouait du soir jusqu’à l’aube

Il calmait les esprits des psychopathes et des gars qui avaient la trique

Et ils avaient tous l’air heureux au petit matin

« Mais Jimmy ne se plaisait pas dans notre petit monde

dans lequel l’homme éléphant brisait des vertèbres quand il avait bu trop de Powers *4.

« Même s’il était triste de voir la peine des gens qu’il laissait derrière

Il prit la route pour Dieu sait où au petit matin.

« On l’a accompagné à la gare sous la pluie On l’a embrassé en le mettant dans le train Et on lui a chanté une chanson du bon vieux temps

Même si on savait qu’on le reverrait « C’est triste à dire, mais je dois m’en aller

Alors paie-moi une bière ou un whisky pour la route

J’aimerais croire que je rentrerai le plus tôt possible

Pour retrouver le plus chouette petit rade et Sally McLennane« Les années ont passées, les temps ont changé, je suis devenu un homme

J’ai appris comment déverrouiller la vertu de la douce Sally McLennane

J’ai encaissé les quolibets, j’ai bus des tas de bières et je suis rentré chez moi en rampant à l’aube

Finalement, un matin, j’ai fini barman« J’ai joué de la pompe jusqu’à en devenir bossu et j’ai enfilé du whisky

J’ai parlé putains et chevaux avec les vieux qui buvaient de la brune

Je les ai entendus dire que Jimmy se faisait de l’argent à l’étranger

Certains gars sont partis vers ce paradis-là au petit matin« On les a accompagnés à la gare sous la pluie On les a embrassés en les mettant dans le train Et on leur a chanté une chanson du bon vieux temps. […]« Quand Jimmy est rentré il a été surpris qu’ils soient partis

Il m’a demandé quels trains ils avaient pris

Certaines personnes ont peur de clamser mais pas Jimmy

Il a bu jusqu’à en étouffer, et il a pris la route du Ciel au petit matin.

« On l’a accompagné à la gare sous la pluie On l’a embrassé en le mettant dans le train Et on lui a chanté une chanson du bon vieux temps, même si on savait qu’on le reverrait.

« C’est triste à dire, mais je dois m’en aller

Alors paie-moi une bière ou un whisky pour la route

J’aimerais croire que je rentrerai le plus tôt possible

Pour retrouver le plus chouette petit rade et Sally McLennane » 

(The Sick Bed Of Cúchulainn *5)

« McCormack et Richard Tauber *6 fredonnent à ton chevet

Il y a un verre de punch à tes pieds et un ange au-dessus de ta tête

Il y a des démons de chaque côté du lit avec des fioles dans leurs mains

Il ne suffirait plus que d’une seule goutte de poison pour te faire rêver à des terres étrangères.

« Quand tu t’es bourré la gueule à Francfort et que tu as attrapé la syphilis à Cologne

Et que t’as entendu les trains grinçants de la mort tandis que tu étais étendu là tout seul

Frank Ryan *7 t’a payé un whisky dans un bordel à Madrid

Et t’ as castagné un connard de chemise noire *8 qui insultait tous les youpins.

« Au chevet de Cúchulainn, on va se mettre à genoux et réciter une prièreLes fantômes griffent à la porte et le diable est assis sur sa chaise.

« Et dans la taverne à Euston *9, t’as crié que c’était ta tournée

Mais ils ont pas voulu te servir, alors tu as fracassé les fenêtres

Ils t’ont emmené dans la rue et ils t’ont donné des coups de pied dans la tête

Alors tu es rentré par une issue de secours et tu as tout recommencé.

« Au chevet de Cúchulainn, on va se mettre à genoux et réciter une prièreLes fantômes griffent à la porte et le diable est assis sur sa chaise.

« Tu te souviens de cette soirée infecte quand tu as entendu hurler les Banshees *10

Il y avait des connards de fainéants bourrés qui chantaient « Billy In The Bowl »

Ils t’ont emmené à la messe de minuit et ils t’ont planté là

Alors t’as déposé une pièce dans l’assiette et t’as vomi dans l’église.

« Maintenant tu chantes une chanson de liberté pour les noirs et les pakis et les arabes

Et ils vont te sortir de cette décharge publique et te foutre dans une caisse

Puis ils vont t’emmener au prieuré et te mettre en terre

Mais tu vas sortir la tête et crier « on va reprendre une tournée ! » 

« Sur la tombe de Cúchulainn, on va s’agenouiller et réciter une prière

Et Dieu est dans son paradis, et Billy est dans la baie. » 

 

De l’avis général le meilleur album des Pogues, « Rhum, Sodomy & The Lash » impose définitivement le groupe dans la cour des grands. Le guitariste Philip Chevron (ex-Radiators From Space, premier groupe punk irlandais) a rejoint le bordel organisé. Les titres instrumentaux que sont « Wildcats Of Kilkenny » et « A Pistol For Paddy Garcia » (encore un morceau d’obédience Morriconienne) montrent un groupe fringant, fougueux et plein de morgue. Le succès ne se fait plus attendre. Le deuxième album des Pogues atteint la 13è place des charts en Angleterre en 1985. Les Pogues tournent à travers l’Europe. L’arrivée du multi-instrumentaliste Terry Woods, qui a fait ses armes chez divers groupes folk (Steeleye Span, en particulier), élargit encore les horizons et les ambitions du groupe. En 1986, les Pogues partent à l’assaut des Etats-Unis.  La même année, ils mettent fin à leur contrat avec leur label Stiff (celui-ci fera faillite en 1987), et enregistrent en secret un mini-album de quatre titres intitulé « Poguetry In Motion » (de nouveau produit par Costello), qui comprend la bondissante « London Girl » ainsi que deux de leurs plus belles chansons, « A Rainy Night In Soho » et « The Body Of An American ». Ce dernier titre, qui relate les exploits et le trépas d’un boxeur américain d’origine irlandaise, est enregistré à point pour la tournée américaine qui suivra incessamment.  Les chansons mises en boîte, Cait O’Riordan quitte le groupe pour convoler avec Elvis Costello. Le roadie Darryl Hunt est officiellement intégré pour pallier à son départ.

Les Pogues sont fins prêts pour conquérir le monde… A suivre….  

 

  *1 – Les « chemises bleues » étaient les sympathisants fascistes irlandais de l’Army Comrades Association pendant la guerre d’Espagne.

*2 – My Lai est un des grands scandales de la guerre du Vietnam. En 1968, le 23è régiment d’infanterie de l’armée américaine massacre plus de 300 civils vietnamiens dans ce village.

*3 – En 1939, Brendan Behan est arrêté par la police britannique qui lui reproche d’avoir participé à un attentat à la bombe à Liverpool. Il passe trois ans en prison et devient interdit de séjour en Angleterre. En 1942, il tire sur un policier à Dublin au cours de cérémonies commémorant le soulèvement de 1916. Il est condamné à 14 ans de prison mais n’en purgera que quatre avant d’être amnistié. En 1947, il est de nouveau arrêté en Angleterre. Ses pièces les plus connues sont The Hostage (1958) et The Quare Fellow (1959).

*4 – Powers est une marque de whisky irlandais qui porte bien son nom.

*5 – Dans la mythologie celtique irlandaise, Cúchulainn est le champion de l’Ulster. Un guerrier invincible, extrêmement irritable, qui passe son temps à botter des culs. Curieusement, c’est une figure du nationalisme qui est revendiquée à la fois par les unionistes d’Ulster et les nationalistes Irlandais. Pour certains intellectuels, il est surtout le symbole de l’ignorance crasse et de la violence gratuite.

*6 – John Francis McCormack (1884-1945) était un ténor irlandais et Richard Tauber (1891-1948)  un ténor autrichien émigré à Londres.

*7- Frank Ryan (1902-1944) était un membre influent de l’IRA et le leader de la faction irlandaise engagée dans la guerre d’Espagne au côté des Républicains contre Franco (à l’inverse de la « chemise bleue » dans la chanson « Boys From The County Hell », voir plus haut).

*8- Les « chemises noires » étaient les sympathisants fascistes italiens de Mussolini à partir de 1919.  On ne va bientôt plus oser porter de chemise du tout.

*9 – Euston est un quartier de Londres.

*10 – Les Banshees sont des fées qui prennent l’apparence soit d’oiseaux, soit de vieilles lavandières, soit de jeunes femmes super canon (faudrait se décider, hein) et dont le cri, qui passe pour être plus insupportable que les trémolos de Lara Fabian, est censé annoncer une mort prochaine. 

 

 Joe L’Trembleur                                     

3 Commentaires pour “The Pogues : 1ère partie… Zombification.”

  1. eric dit :

    Merci pour toutes ces infos.
    Une galloise à Paris il y quasi 20 ans m’avait traduit faitytales of New york. …et aussi pogue mahome ! Je suis resté fan…Vivement que j’aille faire un tour en Irlande.

  2. Greyhound dit :

    Comme quoi, la traduction, a parfois du bon, un vrai bonheur !

    Go Tipp !

  3. Aude dit :

    Ouah excellent article! ca me donne envie de me plonger un peu moins superficielle dans leurs chansons!

    plusieurs remarques :

    1 – « Shane of the Dead » excellent jeu de mot!!

    2 – comme quoi une maîtrise sur les sympathisants des républicains espagnols en Irlande peut servir à beaucoup de choses, même à comprendre un article sur les Pogues (qui l’eut cru?!) – spéciale cacedédi les blueshirts (NOT) et Frank Ryan (Up the Republic!) D’ailleurs si vous voulez en savoir plus : geocities.com/irelandscw/index.htm

    3 – l’état décrit des Shane me rappelle – dans un autre style – l’état de Shaun Ryder, supporté pour une chanson au concert de Gorillaz à Manchester l’an dernier… Chacun a les icones qu’il mérite!

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