En dépit de leur proche consonance avec le médicament de la bandaison garantie, les chutes du Niagara, papa, ça commande difficilement l’émoi.
Déjà, le trajet n’a rien d’excitant.Le macadam rectiligne jalonne des champs de maïs interminables. Les épouvantails sont en grève, ils revendiquent moins de vastitude chiante. Le moindre engin circulant donnerait des complexes à un tank Sherman. Tous les vingt-cinq silos à grain, un panneau indique les « services » disponibles à la prochaine sortie : Tim Hortons, McDonalds, Burger King, Subway et autres ignominies. Aucun boui-boui façon matrone en tablier. Pas la moindre trace de terroir. Pas moyen de trouver des fruits et légumes sur cinq cent bornes. C’est à se demander où va tout ce maïs. Il finit probablement dans des cornets à pop-corn.Toronto. On glisse à travers l’échiquier de fer et de verre hiératique en jetant des coups d’œil prudents à droite et à gauche, des fois qu’un milliardaire aurait l’idée de roquer. Tout est rectangulaire comme un billet vert. Même les gens sont à angles droits.On va s’embouteillant maussadement dans la touristaille convergente. On nous zyeute la plaque et la bobine d’emmerdeur du Québec. Fameuse couverture pour des « Français de France » en vadrouille nord-américaine. Le reste du trajet se transforme en concours de moues.
Mille moues plus tard, on franchit une ceinture d’hôtels babyloniens pour entrer dans la ville de Niagara. On suit le trafic automobile, longeant des parkings saturés d’un côté et une procession de gens mouillés de l’autre.« – C’est ça, les chutes ? »On n’y voit rien en bagnole, pas moyen de trouver où se garer, il bruine sur le côté droit du pare-brise. On finit par s’engager dans le centre-ville.
Un Hulk en plastoc et une tête cloutée de créature de Frankenstein surgissent de chaque côté de la rue. Des cris épouvantés résonnent des profondeurs des musées des horreurs et des banquettes des trains-fantômes qui se disputent la marmaille sur les trottoirs. King Kong junior escalade la façade d’un fast-food à la bannière étoilée. Ca sent la frite.Merde alors, on est chez Mickey.« C’est quoi, le rapport ? » se demande t-on en passant devant un Alice Cooper en cire. Le rapport, ce sont probablement ces familles de bibendums yankee qui portent des casquettes ou des t-shirts extra-large professant un amour inconditionnel de leur pays. Ces gens-là, il leur faut plus que des chutes d’eau : il leur faut des manèges, du bifteck et du super-héros Marvel. On louvoie tant bien que mal entre les pompeurs d’argent de poche de gamins de 12 ans, circulant au gré des stationnements complets et des parcmètres exorbitants, pour finir par dénicher un des rares emplacements rétifs à l’inflation panoramique. On descend les rues pétantes de cette fête foraine de mauvais trip psychédélique en se mordant la lèvre. Cette ville a grand besoin de plusieurs lichettes de lance-flamme, pense t-on.
Traversant la route, on pose une tong sur le parapet des chutes pour se faire piétiner les orteils aussitôt. Des coudes contondants virevoltent dans la vapeur d’eau tandis qu’on progresse dans la direction du vacarme grondant.On s’arrête une première fois pour photographier un rideau dévié du cours principal et faire un décompte des côtes cassées. Un escalier rouge vif en zigzags longe la chute sur la falaise de l’autre côté, du côté américain. Plus en aval, un gigantesque pilier solitaire soutient une abominable plate-forme en béton au dessus du courant.En léger retrait, des tours panoramiques en forme de champignon et un ballon dirigeable achèvent de saboter le paysage.Et l’on pense à cette autre frontière naturelle des Etats-Unis, au sud, et ces tours panoramiques deviennent des miradors, et ces gens qui font coucou de la main, sur l’autre rive, des gardes-frontières texans.Et l’on pense à un mur.Puis un flash vous lacère la pupille et on n’y pense plus.On se remet à longer le parapet débordant, faisant assaut d’aspérités (nez, coudes, ongles d’orteils) pour se frayer une trajectoire pointillée. A mi-chemin, on passe à côté d’une mini-halle où l’on retrouve les mêmes options de manger déconseillées qu’on s’est efforcé d’éviter tout au long de la route. Entre les badauds pointus, on entrevoit des bouts de cataracte embrumés. En bas, dans l’écume, des gogos en ciré jaune se font récurer comme des gobelets dans un évier de camping. Soudain c’est la demi-seconde de grâce, le déversement de majesté cosmique, la transe yogi, la scène en technicolor cul-cul : les corps s’écartent au ralenti, un arc-en-ciel se dessine dans la bruine, le brouhaha refait ses lacets, l’écume blanche et pure de la Rédemption vous pénètre dans la cervelle.Alice Cooper a fondu dans le néant, le dollar n’a plus cours, Sarkozy n’est pas président, la guerre de Troie n’aura pas lieu. Toute cette merde autour n’existe plus. Le mot merde n’existe plus. I am he as you are me as we are all together.Puis on se prend un coup d’épaule et on se rappelle le mot de cinq lettres.Habité par l’esprit conquérant du XV de France circa 1999, on parvient au demi-cercle qui surmonte les chutes à l’endroit P du grand plouf. Encore quelques coups de latte et on pourra poser pour la photo qui dégoûtera les copains. Ca fera un beau fond d’écran. Encore faut-il braver des précipitations émulant Quimper en mars.On se penche contre le garde-fou pour voir la délinéation du gouffre. A deux mètres tout au plus de la barre en métal, c’est le plongeon funeste. Le bringuebalement L’étouffement. Et finalement, l’aplatissement. Une obscure panique se déclare en lieu intestinal. L’abîme grondant ressemble à un entretien d’embauche. Mais un bras se pose sur votre épaule. Les potes prennent des poses triomphantes. Tout va bien. On rit de leurs conneries et on va s’acheter une glace.
Pendant le trajet de retour, on pense à Marilyn Monroe qu'on a vu froufrouter dans le film 'Niagara'. A sa blondeur truquée, ses sourcils en arceau, ses lèvres pimpantes, son décolleté en avance sur son temps, ses jambes qui ne demandaient qu'à se laisser désentortiller. À son rire perlé et ses allures lascives. Ca y est, on bande enfin.
Teddy d’Montréal… « Un fondu qui travaillait qu’à la dynamite » _________________________________________________________________
ds le genre cul cul la praline y a aussi la retrensmission sur les grd chaines de la prise de pouvoir du soi disant président de la républic US ms obama y z’avait l’r un peut concon la foule de pélos qui se st pointer ds les rue de washington si je me trompe pas .
Heureusement pr eux que un jour pareil il a pas flotter des trombe d’eau sur leur cortège sa m’aurait bien fait marrer mais apparrement les dieux de la pluie n’en ont pas voulue ainsi . ils avaitl’R bien con et devait se les peller un min c qd même l’hiver la bas .heureusement g vue que les images et ai pas eu droit a leur blabla qui devait etre a qq chose près identique au dernier .
Bon il en ont pr 5 ans a en dire des conneries ou le supporter nous plus que 3 ou 4 je c pus
ET C GOFIO NOUS IMPOSE DU BRUIT !?!? —
y me reste plus que a prier ma sainte personne de faire que cela change un peut .
y a pire c st tropez voir canne
Salut,
Bien d’accord avec ton opinion, mais c’est aussi l’attrape touriste français par excellence. Je ne comprends pas pourquoi ces chutes ont ce pouvoir d’attraction sur chacun des Français qui viennent vivre une expérience au Québec ??
C’est bien ce que tu écris, mais il faut le propager en dehors des circuits touristiques…
À moins que quelqu’un y voit une allusion au Monde instrumentale dans lequel nous vivons.
Qu’est-ce que vous avez chez vous d’aussi con ? La tour.
Pierre