Hasard ou calcul mental, la période d’empiffrement annuelle coïncide avec la sortie d’un nouvel album de Céline Dion et, occurrence fortuite, mon excédent de bile résultant des agapes de saison a l’heur de se trouver au Québec, à l’épicentre de la mise en marché du cri qui ne tue pas tout à fait.
Non pas que tous les québécois adhèrent aux braillements de valkyrie enamourée – loin de là. Tout le monde ne réagit pas identiquement au lyrisme « quétaine » : un simple saut au supermarché peut entraîner chez les plus délicats des réactions cutanées auxquelles on ne saurait rendre justice qu’en les comparant au Piton de la Fournaise. Par malheur, le derme de mon patron est de ceux, rugueux, que n’écorche pas la muzak, et sa dévotion filiale est de celles, impénétrables, qui poussent à procurer à maman le dernier « Céline » pour Noël. Enfin, son sens hiérarchique est de ceux, ignobles, qui imposent de tester le disque sur les employés. Les syndicats ne répondant pas à mes e-mails, j’ai tout naturellement présenté ma démission.
Déjà, ado, Céline Dion me pourrissait Noël. J’avais la phobie des listes de Noël de ma sœur. Il fallait toujours qu’elle me commande un disque de nunuche proclamant le triomphe de l’amour chaste. Je rôdais dans les rayons de la FNAC, attendant une diversion pour me saisir de l’article qui ferait son contentement, comme une mémé engueulant un vendeur, un maladroit se vautrant dans les escaliers ou Carla Bruni dédicaçant sa fucklist… Je dissimulais le disque sous mon pull comme si c’avait été l’album pornographique inédit de Peyo (celui dans lequel Gargamel et le schtroumf coquet schtroumfent la schtroumfette). Je rougissais à concurrencer un gyrophare en faisant la queue pour la caisse. Lorsque je présentais le disque, il me semblait que les segments du visage de la caissière se configuraient de telle façon à épeler un jugement sur mon degré de virilité qui m’accompagnerait en tous lieux et en tout temps, tel l’opprobre du Jim de Joseph Conrad.
Plusieurs années plus tard, je me faisais la malle pour Montréal, conforté en ma décision par des sondages favorables à Nicolas Sarkozy autant que par le nouveau slogan de Tourisme Montréal : « c’est bon, elle est à Vegas maintenant. » Hélas ! Les cinq années de prêche de l’ambassadrice de Cupidon dans la cité du péché ont déjà passé. Au final, pas moins de 30 millions de personnes ont assisté au spectacle en cinq ans. C’est dix-mille fois le nombre de billets de tombola vendus dans toute l’histoire de la kermesse d’été de St-Zotique. On devrait inventer un pays pour ces gens-là. On réquisitionnerait Disneyworld pour la cérémonie, et à la fin de son couronnement, Céline s’adresserait à ses sujets du haut d’une reconstitution grandeur nature de l’arrière pont du Titanic.
Puisqu’on est dans les statistiques, mentionnons que le DVD du spectacle « A New Day » à Las Vegas est devenu le DVD le plus vendu de tous les temps au Québec. Avec tout ce fric, Céline Dion pourrait arrêter d’accabler les petits frères du monde entier. Elle pourrait emmener son fils chez le coiffeur. Mais non. Elle nous revient. D’abord un album en français, pour ne pas se faire chahuter par le PQ, puis la grosse production en anglais de Noël. Cet album, elle le dit et le répète sur tous les plateaux de télévision, c’est un « retour aux sources » pour la chanteuse, qui écoutait Janis Joplin, Tina Turner, Creedence Clearwater Revival et Ostrogoth Holocaust (le groupe de Death Metal de Ruthénie Subcarparthique bien connu) dans sa jeunesse. C’était bien avant de chanter en tutu à l’eurovision. Désormais fagotée de cuir, elle fait de l’air guitar en attendant un motard dans le clip de sa chanson « Taking Chances ». Décomplexée par un duo de lèse-majesté aberrant avec un hologramme d’Elvis sur le plateau d’American Idol, Céline prétend aujourd’hui faire du rock. En vérité, les mots « Céline Dion » et « rock » vont ensemble comme une araignée dans la purée (« Bigard » et « Vatican » comme un ver de terre dans la bisque de homard). Ce sont encore et toujours les mêmes chansons d’Amour avec un A plus grand que la tour Eiffel et capable de foutre une trempe à Godzilla. Bientôt cette übercréature alphabétique dévastera tout sur son passage. En effet, Céline et René ont annoncé une tournée mondiale pour 2008. Partout dans le monde, ce sont les hypothalamus de millions de jeunes garçons qui vont en prendre un coup lorsque leurs frangines réclameront des billets pour leur anniversaire. Ce sont des centaines de milliers de travailleurs qui donneront leur démission parce qu’aucun ministère du travail au monde ne daignera jamais reconnaître les effets nocifs des chanteuses à voix sur le système nerveux. Ca valait bien un coup de gueule ! Teddy d’Montréal
perso la miss céline je préfère l’entendre qd je v faire les course o supermarché +tot que ds mon gosier comme trops de KéKé d’émissions télévisuel détracteur de rêverie a 2 frcs 6 sous genre star ac ou les maçons de leurs chiottes, je c pas ce que je leur ai fait mais apparrement il m’en veulent a outrance jusqu’a commenter depuis leurs home cinéma mon rdv avec mon buraliste pr 3-kakawetts ds leur slip .
Alors écrivez-en une et envoyez-la à zeboss!
Apres avoir lu quelques critiques sur ce site, que je trouve tres pertinent, je m’etonne de ne voir mentionné nulle part le groupe television et leur fabuleux album marquee moon !
Hum, ça sent le vécu, ça !
Très bon article qui décrit parfaitement les réactions cutanées intempestives de milliers de jeunes garçons lorsque leur soeur mettait « Céline » à fond !