Discographie

Feel Like I’m Fixing To Die Rag

Le constat est clair… Il n’y a jamais eu d’Adrian Cronauer en Indochine ou en Algérie ! L’époque, me direz vous, c’est sûr que les Troggs et autres Pretty things n’avaient pas encore lâché leurs premiers accords au milieu des années 50…

Même le plus embouti des cinéphiles a la possibilité de faire le lien entre le « For what’s it’s worth » du Buffalo Springfield et le bruit assourdissant du roto des pales d’hélicoptère… Il en va de même pour Donovan, les Doors ou les Them, directement classés dans le corps même des Marines, tellement ces sons semblent tout droit sortis de la pire jungle asiatique… Non, ces rétrécis du bulbe ne vous narreront pas savamment la petite histoire et la discographie de ces chantres d’une ère nouvelle… Non, ils ne vous conteront pas la toute puissance d’une contre culture riche et passionnante qui éclosait alors sur l’ensemble du territoire nord américain… mais ils bondiront pour vous dire « ah wé, ça je connais, c’est la musique de Platoon ! », enterrant d’un seul coup la discographie complète de Jefferson Airplane sous un tas de gravats post télévisuel inconscient où le bulbe rachidien joue la relégation permanente. 

C’est sûr, Marines, GI’s, Rangers et autres joyeusetés combattantes avaient du Hendrix dans les esgourdes, du Burdon au ceinturon et du Canned Heat dans les rations de combat (Ah ah ah !)… Monter au feu avec le déluge électrique de Foxy Lady, c’est quand même autre chose que crapahuter en plein cagnard sur du Montand… On n’est pas galvanisé pareillement, comme si la gouaille des faubouriens « à bicyclette » laissait le combattant dans un état… végétatif.

 Il est certain que les films sur  l’Armée française font montre d’une austérité drastique quant à la bande son de ces périodes « coloniales », surtout par apport à leurs homologues américains … De l’excellent 317e section de Schoendoerffer au Crabe Tambour de ce même Schoendoerffer en passant par l’honneur d’un capitaine ou Dien Bien Phu, toujours du même gazier, on est plus plongé dans un décorum musical, une lourdeur symphonique qui sied toutefois à merveille à l’ambiance de ces images glacées… Alternant musique classique et chants militaires, l’ambiance est donnée et on a le cul aussi serré qu’à un lever des couleurs du petit matin… En même temps, Pierre Schoendoerffer était engagé en Indo et a morflé à Dien Bien Phu… Pas envie de salir certaines mémoires peut être… Dans la 317e section, les claquements de PA mac 50, de MAT 49 résonnent, illustrant parfaitement l’ambiance des accrochages et conférant au film cet aspect quasi documentaire… On est loin de l’excentricité d’un Robert Duval sous acides ordonnant la quête de la vague sur fond de surf Wilsonien. En même temps, quand on n’a pas besoin, il faut savoir s’en passer, cantonnait mon capitaine !  

Radio Star 

Pourtant, la radiodiffusion a connu ses heures de gloire en France, apportant par les ondes des strophes de Verlaine déclamées façon Slam… Ce fût le temps des Maurice Schumann, Pierre Bourdon ou encore Pierre Dac qui, par l’intermédiaire de la BBC, surent apporter un renouveau éditorial, des « BBC sessions » avant l’heure. Permettez moi d’ailleurs de par cet aparté intime entre moi et vous, chers lecteurs, de me gausser bien volontiers sur les déchiffreurs teutons de la wermacht qui tentèrent, de mille façons, d’interpréter les vannes monstrueuses de Pierre Dac comme seul langage militaire et codé… A « vends porte-monnaie étanche pour argent liquide » est peut être imputé un mouvement de troupe de la 17eme Luftwaffen-feld-Divisian… « Ce n'est pas parce qu'en hiver on dit «Fermez la porte, il fait froid dehors», qu'il fait moins froid dehors quand la porte est fermée. » ou « Le tabac augmente, fumez du saumon! » devait laisser les décodeurs tyroliens comme deux ronds de Berliner Pfannkuchen…. Combien de cette germanique soldatesque finit les pieds gelés sur un versant de la Mamaev pour un « Rien n'est plus semblable à l'identique que ce qui est pareil à la même chose » non déchiffré… On en rigole encore sur les berges de la Volga !

   Censure et permissivité 

Alors qu’est ce qui motivait donc le Pentagone, les pontes de l’armée américaine et consorts à autoriser la diffusion d’œuvres, rock de surcroît, contestataires et parfois très virulentes sur la présence des « boys » chez l’oncle Ho ? Non pas que le robinet était grand ouvert, laissant résonner des chansons anti-patriotiques trop évidentes, la censure existait bien mais elle laissait passer des chansons dites populaires de l’époque qui avait un fort penchant contestataires.

 

1)      Censure

 

Le titre des Fugs, Kill for peace, en 1965, a connu de nombreux déboires et s’est vu refusé de télévision… en voici les propos :

 Kill, kill, kill for peace

Kill, kill, kill for peace

Near or middle or very far east

Far or near or very middle east

Kill, kill, kill for peace

Kill, kill, kill for peace

If you don't like the people or the way that they talk

If you don't like their manners or they way that they walk,

Kill, kill, kill for peace Kill,

kill, kill for peace

If you don't kill them then the Chinese will

If you don't want America to play second fiddle,

Kill, kill, kill for peace

Kill, kill, kill for peace

If you let them live they might support the Russians

If you let them live they might love the Russians

Kill, kill, kill for peace Kill,

kill, kill for peace (spoken)

Kill 'em, kill 'em, strafe those gook creeps!

The only gook an American can trust

Is a gook that's got his yellow head bust.

Kill, kill, kill for peace

Kill, kill, kill for peace

Kill, kill, it'll feel so good, like my captain said it should

Kill, kill, kill for peace

Kill, kill, kill for peace

Kill it will give you a mental ease

kill it will give you a big release

 Kill, kill, kill for peace… 

Même sort pour le Unknow soldier de The Doors, considéré comme trop virulent… A suivre

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