Décryptage des propos d’Eric Woerth, invité de France Inter le mardi 27 février 2009, deux jours avant la grève interprofessionnelle du 29 janvier.
En cette belle matinée de janvier, notre bon Ministre du Budget était l’invité de la rédaction de France Inter afin de commenter l’actualité, notamment l’appel à la grève du 29 janvier. L’indignation était dans sa voix, comment des personnes responsables peuvent se permettre de faire grève et de ralentir le pays alors que « C’est la Crise », oui, vous avez bien lu : « la Crise ».
Dans un tel moment de Crise, il faut se rassembler être solidaire, travailler tous ensemble la main dans la main : pour la grandeur de notre grand et beau pays. Oui, l’Etat a bien donné des milliards aux banques dans son plan de relance. Oui, les banques annoncent cette semaine des bénéfices record en période de Crise. Oui, ces bénéfices seront redistribués intégralement aux actionnaires. Mais c’est normal, c’est grâce aux banques que les travailleurs grévistes vivent, sans les banques, ils ne sont rien : pas de prêt sur 25 ans pour la maison, pas d’emprunt pour payer l’auto, pas de crédit à la consommation : il est naturel de donner aux banques, les « mères nourricières » des travailleurs grévistes.
Chacun sait qu’avec la Crise – oui, c’est la Crise – les plus pauvres sont ceux qui vont le plus souffrir. Quoi de plus choquant que de voir ces mêmes pauvres se mettre en grève, aller manifester dans les rues pour d’hypothétiques améliorations de leur conditions de vie, quand on devrait tous se serrer les coudes. Pour la grandeur de notre pays. Ces pauvres doivent comprendre que s’ils sont certains de perdre le peu qu’ils avaient avant cette Crise, les riches ont encore des chances de s’en sortir. Il est inadmissible de voir ces vilains mettre en danger la santé financière des élites, des forces vives de la nation sans qui ces mécréants ne seraient rien.
C’est donc un vrai appel à la raison qu’a envoyé notre bon ministre du Budget Eric Woerth en cette belle matinée de janvier, un appel à la solidarité : la solidarité des pauvres envers les – encore – nantis, ceux à qui il reste encore quelques euros en banque passé le quinze du mois, ceux qui ont une maison secondaire à entretenir, un portefeuille d’action à protéger.
Mesdames, Messieurs, le gouvernement compte sur vous : acceptez votre situation actuelle, et son éventuelle dégradation. Si vous souffrez, c’est normal. En période Crise, les pauvres souffrent, voire meurent parfois. Misérables et indigents, mourrez en silence, mais n’empêchez pas les plus aisés de travailler.
D’autant plus en période de Crise.
Zacharie C.
Yes, my friend, it’s trrrruuue!
La photo est terrifiante! C’est un montage ou ça a vraiment eu lieu?
C’est tellement plus facile d’opposer les pauvres et les riches quand on ne sait pas (ou pire, quand on feint de ne pas savoir) comment fonctionne réellement la solidarité…
Et les pauvre y z ont ti droit de travailler ( a part déboucher les chiottes des riches )?