Discographie

Bernard Adamus… La sauce « Brun » prend bien dure !

L’ancien Révérend de Montréal, Bernard Adamus, se définit comme « un gars ‘vec eune guitar’ dans’l’dos pis un six pack dans l’bras »… Un 1er album intitulé « Brun », ça interpelle son monde : le brun, couleur de la merde, argot du billet de 100 dollars ou brun comme la nuit qui tombe…

Brun, comme la couleur de l’amour quand ça val mal, quand on a les bleus à l’âme et qu’on chante le blue(s). Sonnant comme un Jug band, Adamus chante en québécois plutôt qu’en français de France, et c’est tant mieux ! Ca enracine encore plus son Blues/folk/country dans une vraie tradition bayou trash. Les guitares ferraillent, le Dobro piaule, chiale, tout en slide et pincements (au cœur), la batterie en extremum, comme un bass drum de jazz funeral à Big Easy, comme le trombone qui fait office de basse… c’est marécageux, comme le lac Mistassini et ça colle aux bottes, à la tête, envahissant l’esprit de boues saturées et de refrains susurrés, voire gueulés d’une voix travaillée à la Molson et aux Du Maurier

Rencontre improbable entre le Delta du Mississippi et la Main de Montréal, B. Adamus réconcilie définitivement le Blues-Folk Trash et le francophone (« L’aspect roots de mes tounes est indispensable ! Généralement, le Blues en français est une affaire quétaine, la sauce « brune » ne prend pas… ! ») C’est sûr que la dimension musicale d’Adamus se place bien loin de Deraime ou de Paul Personne, allant même jusqu’à effleurer les rivages de Tom Waits ou du Dr John… Ca fait longtemps que le gars Bernard fait chauffer son pick up avec les compilations Lomax et les disques de Muddy Waters, de Leadbelly, ou encore de Robert Johnson, celui qui avait vendu son âme au diable… Qu’en est il d’Adamus ? Certains chuchoteraient qu’on l’aurait aperçu, lors d’une nuit sombre, au croisement Crescent et rené Lévesque, dealer avec un individu cornu et fourchu qui sentait le souffre… Et ce n’était pas René Angeli !

La religion, Bernard Adamus, comme tout bon Montréalais, il connaît ça ! La ville aux 100 clochers, ville où l’expiation prend un virage olympique lors de la montée des marches de l’oratoire St Joseph : « J’courais d’un l’ rue après jésus/ et ‘stie de porc y m’tire dessus/ j’ouvre les yeux pis j’vois St Pierre/m’dit pogne ta deux bières/sont din l’ glacière/… »

Irrespectueux ? Oui ! Irrévérent ? Oui ! Adamus chante avec ses références, il chante pour les « trentenaires qui s’habillent au Village des Valeurs, non pas par choix, mais par obligation », il fait de la poésie populaire, replaçant la Folk music au sein même de sa genèse, là ou elle est la plus pertinente, quand elle propose des scènes de vies ordinaires, celles où les gars boivent de la bière.

2 Commentaires pour “Bernard Adamus… La sauce « Brun » prend bien dure !”

  1. ati dit :

    j’ai été écouter l’artiste en question et c’est dur a trouver sur internet mais c’est super bon!
    merci de nous faire découvrir ces artistes hors normes.

  2. marmotte dit :

    je fumerais bien qq chose avec c’te bière, genre une barrette ou des roberts, sinon je m’encanaille avec ma téloche pr essayer de me persuader de quitter se monde de pommer qui d’amour ou de haine ne vallent pas mieux que le regard sur leur bénéfice égocentrique .

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