" On aurait pu aussi bien s'appeler De Funès, voire Ventura … Et ça a été Bikini Machine…De Doctor Goldtfoot and Bikini Machine ".
Dans ces références aux années 60, on mord goulûment, à pleines dents, sans renâcler… De Ventura aux Tontons flingueurs, en passant par Michel Magne et ses improbables rencontres entre Jazz et pop, entre décontraction pré-soixante huit et candeur des harmonies riches et présentes, flattant les oreilles du néophyte, flirtant avec le goût immodéré des sculptures sonores, voire abstraites…
De De Funès, à point nommé !…Tellement représentatif, tellement symbolique de quelque chose de totalement pop et franchouillard à la fois…
Peut être les décors, les textes, l'époque, les voitures…Incontestablement la musique…Et tout ça à la fois ! Des néons " hollywoodiens " de mon enfance qui lançaient " Le film du dimanche soir " (instants de grâce absolue et totalement indétrônable au panthéon de mes " madeleines "), de la DS volante de Fantomas ou du polarissime Jo…
C'est un bouquet de Formica et d'exotisme colonial, du Vaudeville mixé avec du Farfisa qui nourrit les sens et ressuscite l'immodéré… Bikini Machine, c'est un collectif de passionnés de nanards, un quatuor de rock qui se lance dans la compo de musique de films, films imaginaires sortis tout droit d'un ensemble de réminiscences…De leur passé Skippies, il ne reste plus grand chose, si ce n'est une certaine maîtrise de la scène et du son, une volonté de dispenser un set Live de qualité et rôdé. Que ce soit d'un cover de " la horse " ou du groovesque " Santa Claus ", d'accents schiffrin-ien à de subtiles envolées à la Raymond Lefèvre, de la hargne d'un combo garage à la croon' d'un dandy fumeur de Gitanes, les machineries de l'atoll Bikini sont graissés à la sauce sixties !